En formation à l’Institut nautique de Bretagne (INB). © Raphaël Baldos
Une formation plébiscitée par les entreprises du nautisme et de la plaisance
En Bretagne, « l'économie bleue » a besoin de main d'oeuvre. Pour répondre aux besoins de l'industrie du nautisme et de la réparation navale, la région Bretagne a lancé en septembre 2023 une formation continue d'agent de maintenance des industries et services nautiques, dispensée depuis septembre par l'Institut nautique de Bretagne (INB).
Par Raphaël Baldos - Le 06 juin 2024.
Réparer un trou dans la coque, assurer la réparation d'un moteur in-board, revoir la plomberie d'un voilier de croisière ou reprendre l'électricité d'un circuit d'enrouleur de grand-voile, les agents de maintenance portuaire, les agents de maintenance des industries et services nautiques savent à peu près tout faire sur un bateau. Dans l'univers de la plaisance, ce métier est particulièrement recherché par les 1600 entreprises bretonnes de maintenance et de construction navale ou chez les loueurs de bateaux.
C'est ce qui a conduit la Région Bretagne à créer la première formation continue dédiée à ce métier en septembre dernier, en partenariat avec l'Institut nautique de Bretagne (INB), organisme de formation. Un budget de 140 000 euros financé à 60% par le FSE et à 40% par la Région.
840 heures de formation et 210 heures de stage
« Les formateurs sont des experts dans leur domaine. Ce sont d'anciens chefs de chantier naval. Une douzaine de stagiaires, de tout âge, venue du nautisme ou de métiers très éloignés, a participé à la première session de formation destinée à des personnes en reconversion. La Région Bretagne nous a demandés d'ouvrir cette formation en reconversion, dans le cadre de son dispositif Qualif emploi », explique Jean-Baptiste Rouillac, coordinateur de formation de l'INB.
Les stagiaires ont bénéficié de 840 heures de formation sur le site de La Forêt-Fouesnant de l'INB, et de 210 heures de stage en entreprise. Patrice Auphan, 50 ans, travaillait jusqu'en 2023 comme charpentier métallique dans une société de Nîmes fabricant des hangars. « Grâce à une conseillère en insertion professionnelle de la chambre des métiers, j'ai pu faire une reconversion dans le nautisme et intégrer cette formation. Avant même mon premier stage dans un chantier naval, j'ai candidaté auprès d'une quinze entreprises. J'ai eu un sept demandes d'entretiens et j'ai choisi Blondeau Marine, sur l'île de Ré. Je commence le 6 mai prochain », se réjouit-il.
« 80% des stagiaires ont trouvé un emploi avant la fin de la formation »
A ses côtés, Lilia Elloumi, 20 ans, est venue de Hyères pour suivre cette formation. « Après un bac scientifique, j'ai passé un monitorat de voile. En travaillant, je me suis rendu compte que je préférerais travailler sur les bateaux à terre après les cours. C'est ce qui m'a donné envie de faire cette formation qui m'a vraiment plu. A présent, j'ai envie de découvrir les régions et les cultures, et de me spécialiser dans l'électricité des bateaux », raconte-t-elle.
« 80% des stagiaires ont trouvé un emploi avant la fin de la formation », souligne Forough Dadkhah, vice-présidente de la région à l'emploi et à la formation, venue participer, mercredi 24 avril, au bilan de cette formation qui s'achevait le lendemain. « Nous avons fait ce bilan avec les stagiaires et avec France Travail et la Mission locale, qui contribuent à faire connaître cette formation. » La prochaine session aura lieu en septembre 2024.